L'emarketing politique pour 2007

Internet s’annonce comme un média à part entière dans l’élection présidentielle de 2007. Pour répondre aux attentes des internautes, les partis politiques se sont mis à utiliser les outils de e-marketing disponibles.

• La politique s’invite sur le net
• Les partis politiques s’accaparent les techniques de e-marketing
• Le buzz marketing: la clé du succès ?

> La politique s’invite sur le net

Depuis longtemps, les hommes politiques briguant des postes à responsabilités savent s’entourer de multiples conseillers, mais aussi de spécialistes du marketing. En effet, l’homme politique est peu à peu devenu une marque (voir à ce sujet l’article de Newzy).
Le référendum pour l’adoption de la Constitution Européenne avait vu le débat politique se déplacer très largement sur le web. Depuis, la campagne pour les prochaines élections présidentielles bat son plein sur le net. Certains prédisent un impact fort d’internet sur le nom du futur président de la République.

Pourtant, une étude réalisée par OpinionWay auprès de 1001 internautes représentatifs de la population internaute française (à l’occasion du forum mondial de l’e-démocratie et de l’administration qui se tenait fin octobre 2006) montre qu’une majorité d’internautes estime qu’internet est peu utilisé par les candidats aux élections présidentielles. 32% des répondants indiquent avoir déjà consulté le blog d’un homme politique. Le web devrait peser lourd dans la balance, d’autant plus que les internautes indiquent qu’ils effectueront leur choix en consultant les nouveaux médias web : les sites internet des candidats (36%), les forums (29%), les blogs (23%), les e-mails (20%) et même les podcasts (11%).

> Les partis politiques s’accaparent les techniques de e-marketing

Depuis maintenant au moins 2 ans, internet est entré largement dans le plan média de certains partis politiques. L’UMP a « lancé les hostilités » sur le net :

- en lançant des campagnes de liens sponsorisés sur Google (les fameuses enchères sur les mots clés « racaille » et « émeutes ») en octobre 2005 ;
- en adressant un email de prospection à plusieurs millions de personnes en louant des bases d’adresses email en septembre 2005;
- Nicolas Sarkozy participait au premier podcast vidéo d’un homme politique de premier plan, lors d’une interview réalisée par Loïc Le Meur, un des blogs français parmi les plus consultés ;

Ces premières e-campagnes politiques de grande envergure ont généré de multiples débats dans les forums et sur les blogs. A tel point que Nicolas Sarkozy fut très rapidement victime d’un « Google Bombing » (technique qui consiste à faire apparaître une page web sur une certaine requête dans Google, voir les explications) : la requête « Nicolas Sarkozy » sur Google renvoyant sur le film « Iznogoud » et réciproquement.

Devant le manque de règles entourant l’emailing politique, la CNIL a publié en octobre dernier quelques recommandations relatives à la prospection politique par ce canal. Les mêmes moyens utilisés lors d’une campagne commerciale pourront être utilisés, à condition que l’internaute soit notifié d’une possible utilisation de son adresse à des fins de démarchage politique lors de la collecte et qu’il y est consenti. Evidemment, l’origine du message politique devra être clairement identifiée et l’internaute devra pouvoir se désabonner facilement. A noter que dans cette note, la CNIL déconseille l’utilisation du SMS de prospection par les partis politiques.

> Le buzz marketing, la clé du succès ?

Même s’il n’est pas à exclure de voir prochainement de nouvelles formes de campagnes politiques et l’utilisation de nouveaux d’outils (alertes SMS, modules de parrainage, Web TV, généralisation de l’adhésion et du paiement en ligne…), le nerf de la guerre se situe pour l’instant sur le bruit (« le buzz marketing ») que peuvent générer les différents candidats sur la Toile. Du buzz positif évidemment, mais négatif également.
En témoigne, les vidéos satiriques circulant par email ou partagées en ligne, telle la vidéo récente de Ségolène Royal, s’exprimant sur le temps de travail des professeurs, diffusée anonymement sur Daily Motion et ce une semaine seulement avant les primaires socialistes (malgré des centaines de milliers de visualisations, sans impacts apparents sur le vote des militants cependant) …

Le buzz politique s’est très largement installé, à tel point que des outils le mesurent déjà. En voici quelques exemples :
- Le Tendançologue, qui mesure le bruit médiatique des principaux candidats sur les sites d’actualités, les blogs et les newsgroups (voir également l’outil Presse 2007 pour les flux RSS des journaux en ligne) ;
- Le Politibuzz, une étude qui mesure le buzz politique généré par les blogs ;
- Le Présidographe, qui mesure le buzz des candidats dans les moteurs de recherche ;

Alors que personne ne connaît la liste définitive des candidats, l’élection présidentielle 2007 bat déjà son plein sur internet et le buzz devrait s’amplifier dans les mois qui viennent. Il est impossible d’affirmer qu’internet pèsera lourd dans le choix des internautes, c’est encore loin d’être prouvé… S’il est encore trop tôt pour se décider, sachez qu’il existe même un outil (en 12 questions seulement) vous aidant à vous positionner politiquement : le Politest.