Bilan de l'économie numérique 2009

Quand “Dieu” défera le monde…

Pas besoin d’une secte ou d’un couturier pour annoncer des bouleversements aux allures cataclysmiques. Regardez, moi qui ne sais pas coudre et qui suis bien trop sectaire pour me vouer à un culte, je vous annonce le pire (comme tout bon voyant ou tout économiste, je publierai la thèse contraire sur un autre site pour pouvoir en temps utiles ressortir la version qui m’arrange).

Vous souvenez vous du sens initial de l’ordinateur, celui du Dieu qui met de l’ordre dans le monde ? Un récent point sur l’économie numérique en 2009, réalisé avec mes étudiants m’a conduit à deux constats affligeants :

Le premier est que j’approche la quarantaine, ce qui je vous l’accorde est passionnant,

Le second, est que depuis mon premier ordinateur, les choses ont très légèrement évolué. Et là, je frôle la métaphysique de comptoir. Mais avant de partager avec vous ce point rapide sur ledéveloppement des technologies numériques en France, je vous laisse contempler…

Le Saint suaire est là sur votre droite. Sorti d’on ne sait où en 1984, pied de nez à Orwell, nous l’appelions l’Amstrad CPC 464. Ebouriffant : 64 Ko de mémoire vive, écran monochrome etlecteur de cassettes intégré. Bien sûr pas de système d’exploitation, (totalement inutile), pas d’interface graphique (c’eut été dérisoire), pas de souris (vu que pas de graphique…), du basic-asmtrad assembleur (donc pas le même entre deux marques de pc) et de la sueur.  Quelques jeux, graphiquement approximatifs, une connectivité pure et parfaite composée d’un écran  se reliant au clavier et, c’est tout.

Certes, il n’était pas le premier micro, mais son succès phénoménal, plus de 2 millions d’exemplaires en France, restera pour moi le symbole de la première croisade.

› Equipement numérique : quelques chiffres …

Un quart de siècle plus tard, en France, le taux d’équipement en ordinateurs est de 70 % (28% de portables), seuls 37 % des Gaulois résistent et ne se sont jamais connectés à internet en 2008. Pour le reste, 19 millions de français sont abonnés au web (par une ligne fixe) avec une croissance constante (10 % 2007-2008). 18 millions ont un accès haut débit. La fibre optique (qui existait déjà depuis longtemps en 1984) arrive enfin et s’est installée aujourd’hui dans 180 000 foyers.

› La révolution Mobile !

Du côté des téléphones mobiles, le marché avoisine les 4,7 milliards d’euros.

91 % des français ont un téléphone mobile, 58 millions d’abonnements et un montant moyen mensuel de 27,30 €. La 3G est accessible par 11,4 millions de mobiles, tandis que 7 % des utilisateurs mobiles se connectent déjà au web.

Au global, le marché des services (téléphonie fixe, services mobile (DATA) pèse aujourd’hui 40 milliards d’euros, soit le montant des actifs toxiques de NATIXIS.

Auteur : nkzs

› Téléphone Maison, un usage d’Internet par les internautes de plus en plus actif et polyvalent…

A domicile, les particuliers ont en majorité intégré le web dans leur quotidien : 34 millionsd’individus de plus de 11 ans ont eu accès à internet au cours du dernier mois.

Les plus actifs ont un site, ou un blog (27 % des internautes au 1er trimestre 2009), 7 % des gens ont écrit un commentaire sur un produit et 1/3 des internautes déclarent avoir écouté la radio sur internet. En plus des loisirs et des achats, 58 % des internautes utilisent les services de la « Cyber administration », déclarations diverses, formulaires en ligne.

Bref, la nécessité d’un accès numérique pour tous fait émerger la thématique de « fracture numérique » dans les préoccupations politiques.

› Côté Pro…

En entreprise, 40% des salariés utilisent un ordinateur régulièrement et 55 % utilisent le web une fois par semaine, 22 % des entreprises (de + 10 salariés) ont recours au télétravail.

Le chiffre d’affaires du e-commerce est de 20 milliards d’€. 22 millions d’acheteurs en ligne au premier trimestre 2009, soit 66 % des internautes et globalement 40 % des français. La dépense moyenne des internautes est de 500 € par an, elle ne cesse de croître et d’attirer lesannonceurs. Ces derniers dépensent 2 milliards d’euros en communication sur la toile principalement en référencement et annuaires.

Du côté du business to business, 18 % des entreprises achètent en ligne, à tel point que l’on a importé un joli terme pour désigner ce mode d’approvisionnement : le e-procurement ?

› Analyse et Bilan

Certes, les chiffres en cascade peuvent démontrer tout et son contraire. C’est la rapidité avec laquelle ils grossissent qui soulève pour moi d’évidentes questions. Notre adaptabilité extraordinaire, avérée depuis Darwin, avec laquelle aucune espèce ne rivalise (sauf quelques moustiques et quelques virus grippaux) risque d’être mise à mal par cette précipitation.

Tout comme la rapidité des variations climatiques affole les disciples d’Al Gore et du GIEC, ladématérialisation, si j’ose dire « concrète » de l’économie en deux décennies, ne nous laisse guère de temps pour adapter notre modèle social.

Vous connaissez les exemples de l’industrie du disque, les métiers de secrétariat, les métiers de la presse etc. Mais qu’allons nous faire de nous face à de tels gains potentiels de productivité ?

Je ne vous parle même pas de l’intelligence artificielle qui va faire voler les barrières des métiers de « conseil» aujourd’hui protégés, du type médecin, enseignants, avocats….

Quel est donc le sens du marketing dans ce contexte ? Après des biens inutiles nous allons échanger des services au service de quoi d’ailleurs ? Quand nous aurons tous douze millions d’amis sur face book, un inconnu comme voisin et un sponsor sur nos livres d’école (pardon sur nos netbooks d’école, pardon d’e-cole)… le marketing sera l’ensemble des technologies permettant aux réseaux de contrôler les pensées de l’individu pour susciter des comportements favorables à son maintien (celui du réseau). Ouais, c’est peut-être déjà ça…

Bien évidemment que le passé n’est pas mieux, il est par définition terminé. Ceci dit, outre ma quarantaine, sans nostalgie aucune, je me demande parfois et par foi, si nous n’aurions pas du nous contenter de ce vieil Amstrad….